Le stress et l’anxiété imprègnent fortement notre société au quotidien. Leur impact questionne et inquiète. Ces problématiques font partie des raisons majeures qui poussent les personnes à se tourner vers la sophrologie.
Définitions du stress et de l'anxiété
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit le stress comme un « état d’inquiétude ou de tension mentale causé par une situation difficile. Il s’agit d’une réponse humaine naturelle qui nous incite à relever les défis et à faire face aux menaces auxquels on est confrontés dans notre vie. Chacun éprouve du stress dans une certaine mesure. Toutefois la façon dont nous réagissons face au stress fait une grande différence pour notre bien-être général ».
Le stress survient donc suite à une situation difficile, c’est-à-dire « quand il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face » (INRS). Quatre ingrédients jouent du côté des contraintes : un manque de contrôle, l’imprévisibilité de la situation, la nouveauté de la situation, et le sentiment de menace pour l’ego. Un seul facteur suffit pour déclencher le stress.
Le Larousse définit l’anxiété comme suit : « Inquiétude pénible, tension nerveuse, causée par l’incertitude, l’attente ; angoisse. Trouble émotionnel se traduisant par un sentiment indéfinissable d’insécurité »
Et voici ce que dit l’OMS sur l’anxiété et les troubles anxieux : « Il arrive à tout le monde de ressentir de l’anxiété par moments. Chez les personnes atteintes de troubles anxieux, cependant, la peur et l’inquiétude sont fréquentes, intenses et excessives. Ces sentiments s’accompagnent fréquemment d’une tension physique et d’autres symptômes comportementaux et cognitifs. Ils sont difficiles à contrôler, entraînent une détresse importante et peuvent durer longtemps en l’absence de traitement. Les troubles anxieux perturbent les activités courantes et peuvent entraver la vie quotidienne sur le plan familial, social, scolaire ou professionnel. »
Il est difficile de trouver des données précises sur le stress, les troubles anxieux et même sur la santé psychique de manière générale. En effet, les manifestations des troubles varient énormément, que ce soit dans les symptômes ou dans l’intensité de leur expression. De plus, les personnes qui en souffrent ne vont pas forcément faire la démarche de consulter un professionnel. Enfin, seules les données extrêmement récentes permettent d’avoir une vision juste de la situation actuelle, car la pandémie de Covid-19 a eu un impact négatif majeur sur la santé mentale des Français, ainsi que dans le monde.
Le Monde partage les derniers résultats d’une étude toujours en cours de l’agence Santé Publique France (SPF) sur l’évolution des comportements et de la santé mentale des Français pendant l’épidémie de Covid-19. Les derniers résultats portent sur septembre et octobre 2021 et montrent que 16% des personnes interrogées montrent des signes d’un état dépressif (contre 10% avant la pandémie). 26% montrent des signes d’un état anxieux (14% avant la pandémie), 70% ont eu des troubles du sommeil dans les huit derniers jours (50% avant la pandémie) et 10% ont eu des pensées suicidaires.
Les effets du stress
Il peut être utile car il peut déclencher des réflexes de survie, mais aussi plus fréquemment nous permettre de mobiliser des ressources supplémentaires pour atteindre des objectifs constructifs. Cependant, tout est affaire de mesure, dans l’exposition aux agents stresseurs comme dans les capacités de chacun à y faire face. Une exposition trop intense ou prolongée au stress a alors des impacts négatifs sur les personnes.
C’est ce que l’endocrinologue Hans Selye nomme le Syndrôme Général d’Adaptation (SGA). Il comprend trois phases de réponse de l’organisme à des agressions :
- réaction d’alarme : l’organisme réagit à un agent stressant. Cette phase comprend une phase choc (état de surprise) puis une phase contre-choc (l’organisme se défend contre l’agression) ;
- phase de résistance : l’organisme s’adapte à l’agent stressant qui se prolonge ;
- phase d’épuisement : l’organisme n’arrive plus à s’adapter au stimulus provoqué par l’agent stressant. Cette phase entraîne l’épuisement de l’organisme et peut mener à de graves troubles et maladies, voire la mort.
En 2010, l’Inserm publie une étude sur les mécanismes associant stress et pathologies. Cette étude montre les conséquences du stress sur la santé mentale. Des liens de cause à effet ont ainsi été établis entre le stress et la qualité du sommeil, le burn out, les souffrances émotionnelles, les addictions, le diabète et le surpoids, les troubles musculo-squelettiques (tremblements, contractures…), les pathologies digestives (nausées, ulcères et douleurs abdominales par exemple), les pathologies dermatologiques (psoriasis, eczéma, acné), les pathologies cardiovasculaires (tachycardie), et peut-être d’autres encore.
Le stress et les problématiques de santé mentale en général ne concernent pas que les adultes. Santé Publique France partage les résultats de l’enquête nationale sur la santé mentale des collégiens et lycéens. Les chiffres sont frappants avec par exemple 15% d’entre eux qui présentent un risque important de dépression, ou encore un sur dix qui déclare avoir déjà fait une tentative de suicide. L’étude Enabee est en cours à l’échelle nationale pour évaluer le bien-être et la santé mentale des 3-11 ans. Les premiers résultats montrent déjà que 13% des enfants souffrent d’un trouble probable de la santé mentale.
Sophrologie, stress et troubles anxieux
Face à ces constats marquants, comment prendre soin de sa propre santé mentale et de son stress ? L’OMS recommande une alimentation saine, suffisamment de sommeil, une activité physique régulière et la pratique de techniques de relaxation. La sophrologie a donc toute sa place dans la prévention et le traitement du stress. Mais comment ?
Pour le stress comme dans la vie en général, ce n’est pas tant ce que nous vivons qui est important, mais plutôt la manière dont nous le percevons. Nous pouvons donc agir sur les « agents stresseurs » en diminuant notre quantité de travail, en évitant certaines personnes, en nous créant un environnement qui nous corresponde… Mais nous pouvons aussi, grâce à la sophrologie, agir à un autre niveau. La sophrologie permet en effet d’acquérir des outils pour :
- évacuer les tensions,
- prendre de la distance avec les stimuli extérieurs,
- aborder positivement les évènements,
- développer la confiance en soi,
- gérer ses émotions,
- développer ses capacités de motivation, de concentration,
- apprendre à s’adapter à son environnement,
- apprendre à connaître ses ressources et ses limites,
- revenir toujours à soi pour construire notre vie en adéquation avec nos valeurs et nos besoins.
Gestion du stress en entreprise
Le stress est une problématique majeure en entreprise. Forbes rapporte les résultats d’une étude menée par Teale, une plateforme de santé mentale des salariés. Les conclusions sont préoccupantes. En 2023, près de la moitié des individus est dans un état de santé mentale sous optimal. 55% des salariés français interrogés se déclarent stressés, 39% ne sont pas satisfaits de leur équilibre vie professionnelle et vie personnelle, et 30% ont même envisagé de quitter leur entreprise pour préserver leur santé mentale. Et cette souffrance a un coût pour les entreprises. En effet, les troubles liés à la santé mentale constituent la première cause d’absentéisme (22% des arrêts maladie) et l’impact financier est colossal pour les entreprises. Les sources de mal-être sont surtout le manque de motivation et la perte de productivité, le manque d’alignement avec les valeurs, le manque d’évolution des compétences, le sentiment de ne plus être respecté et le sentiment d’un manque de reconnaissance.
Mais la sophrologie en entreprise, c’est possible ?
Bien sûr ! Je vous propose d’intervenir auprès de vos équipes sur trois axes :
- Comprendre le stress : comprendre les mécanismes physiologiques du stress ainsi que ses effets sur la santé physique et psychique pour mieux le combattre ;
- Agir pour diminuer le stress : expérimenter des pratiques de sophrologie, de pleine conscience et de Communication nonViolente pour baisser son niveau de stress ;
- Construire son plan d’action : identifier ses zones à risque et les éléments qui peuvent permettre de diminuer efficacement et durablement sa souffrance liée au stress.
Je termine cette page avec la prière de la sérénité. Elle me semble parfaitement résumer ma conception de la gestion du stress et ce que la sophrologie contribue à apporter à ma vie. Cette prière est attribuée à différents auteurs, je n’en citerai aucun pour ne pas rentrer dans le débat…
« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé; le courage de changer ce qui peut l’être; et la sagesse de distinguer l’un de l’autre. »
